Virtualité augmentée
Clamart, août 2014.
Je ne sais pas si vous avez entendu parler des Skylanders, mais il faut admettre que c’est une sacrée bonne idée. Le principe est assez simple. Les personnages de votre jeu video sont liés à des figurines, qui sont « reconnues » lorsqu’on les pose sur un socle branché à la console. Ce qui veut dire que si vous voulez jouer avec un nouveau personnage, vous devez acheter sa figurine « réelle » en chair-et-en os — ou plutôt en métal et en plastique. Les gamins sont fous des Skylanders. Leurs parents aussi d’ailleurs, mais sans doute pas tout à fait dans le même sens.
Toutefois, si vous oubliez pour un temps le prix du jeu et de chacune des figurines, pour regarder les pratiques des enfants, vous saurez peut-être apprécier pleinement le pouvoir de ce dispositif. Lorsque j’ai vu mon fils fabriquer ce qui semblait bien être un nouvel espace de jeu avec seulement un crayon et un cahier, j’ai compris à quel point les designers du jeu étaient forts. Ils n’avaient pas seulement inventé une manière de multiplier un jeu, et un achat, ils avaient ouvert grand le terrain de jeu de nos enfants. Ce faisant, ils ont aussi démontré que les frontières entre la virtualité et la réalité ne se tenaient pas là où on le pensait. Si nous savions déjà que la seconde pouvait être augmentée par la première, nous découvrons là que l’inverse est aussi possible.