Volume
Paris, novembre 2024
Le lieu est si bien adapté aux manifestations. La large rue de Rivoli croise le début du boulevard Sébastopol dans un espace très ouvert, désormais largement consacré aux mobilités douces. Mais c’est une autre occupation de l’espace qui soudain nous fait face. Un énorme volume gris clair, rendu quasi-statique par la conjonction de deux forces opposées : l’air chaud continu sortant de la bouche d’aération pousse vers la haut ce tissus fin, tandis que des tentacules vertes suffisamment solides le maintiennent au sol.
Tel un ballon captif semblable à celui ayant porté la « flamme olympique » une bonne partie de l’été, cette baleine flottant dans l’air est bien plus visible que les plans scripturaux saturant habituellement l’espace urbain. Cousine des sculptures de la fontaine Stravinski si proche, elle n’a pas qu’une visée esthétique. Sur son flanc deux simples mots « Free Watson ». Il fut si longtemps leur porte-parole ; désormais réduit au silence, c’est donc une baleine urbaine qui s’ébat afin de parler pour lui.