Zone à risque
– Roissy-Charles de Gaulle. Avril 2009 –
Encore une demi-heure avant l’embarquement. J’en profite pour flâner. Après quelques déambulations, je me retrouve nez à nez avec une inscription pour le moins étrange. Le triangle jaune relève désormais d’une convention : il attire généralement l’attention sur la présence d’un éventuel danger. Les risques d’une possible électrocution sont habituellement indiqués de la sorte. Mais il ne s’agit pas de ça ici. Bien que le personnage soit représenté un peu comme celui foudroyé par un éclair, il est simplement en situation de déséquilibre avec une inscription qui précise un “risque de chute”. Premier réflexe : regarder par la grande baie vitrée les avions dans le ciel. Tout semble normal. Deuxième réflexe : chercher une zone de travaux de rénovation qu’il faudrait éviter avec soin. Mais rien de tel n’est perceptible. Troisième réflexe : scruter le sol en détail pour y repérer une zone humide et potentiellement glissante. Mais rien de cela non plus. Que faut-il comprendre alors ? Avant tout que nous sommes dans un aéroport, un lieu devenu en quelques années le terrain d’exercice d’une vigilance omniprésente. Toutes les entités qui y circulent, humains et non-humains (bagages, passeports, flacons contenant des produits liquides…), sont envisagées comme de potentiels suspects. Rien de surprenant que dans un tel climat, tout puisse entraver la sécurité… Car, finalement, ce ne sont que quelques banales marches d’escalier !